La vitalité et le dynamisme d’un peuple passent par une éducation de qualité, respectueuse de ses valeurs profondes. L’accès à l’éducation en langue française est le résultat de victoires récoltées à force de courage, de volonté et de détermination. Le parcours n’a pas toujours été facile.
En 1912, le gouvernement adopte le règlement 17 qui interdit tout enseignement en français après la 2e année. La révolte gronde et on s’organise. C’est avec fierté et le sourire aux lèvres qu’on se remémore l’année 1916, alors qu’à l’École Guigues, nos mères, armées de leurs épingles à chapeau, font reculer les inspecteurs venus faire respecter le règlement. Dix ans plus tard, on crie victoire! L’enseignement en français est de nouveau autorisé. Petit à petit, on assiste au développement d’un réseau d’écoles élémentaires catholiques de langue française. Il faudra attendre jusqu’en 1979 pour qu’ait lieu l’inauguration de la première école secondaire catholique, le Collège catholique Samuel-Genest.
De nombreuses mesures législatives viennent accélérer la croissance du système d’éducation en langue française en Ontario. En 1988, la Loi 109 permet la création du Conseil scolaire de langue française d’Ottawa-Carleton qui comporte une section catholique et une publique. Un moment qui passe à l’histoire! Du coup, les écoles de langue française sont gérées par et pour des francophones. En 1997, le gouvernement adopte la Loi 204 qui est associée à la refonte structurelle du système des conseils scolaires en Ontario. L’année suivante, le ministère de l’Éducation crée 72 conseils scolaires en remplacement des 167 existants. Le nombre de conseils anglophones diminue de façon substantielle alors qu’au contraire, le nombre de conseils francophones augmente à la grande joie de ses sympathisants. En effet, parmi ces nouveaux conseils, douze sont de langue française. Le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est est né! Il se met dès lors à l’oeuvre avec enthousiasme pour offrir aux francophones de son vaste territoire une éducation de qualité bien ancrée dans la catholicité et la modernité.
En 1998, le tout nouveau Conseil des écoles catholiques du Centre-Est regroupe les francophones catholiques du Centre-Est de l’Ontario. Le territoire et la clientèle sont vastes : 33 042 km2, 57 écoles, 16 000 élèves. Tout est à faire! Il faut d’abord mettre en place une structure organisationnelle efficace qui permettra de fournir aux élèves des installations et des services de qualité. On procède donc par étapes. En tout premier lieu, on opte pour un modèle de gouvernance au sein duquel les rôles des membres élus du Conseil et des administrateurs sont clairement définis. Les premiers ont la responsabilité de déterminer la mission, la vision et les grandes orientations tandis que les seconds les mettent en oeuvre. Dès le début, le Conseil établit ses priorités afin de s’accorder efficacement à la mission qu’il s’est donné, soit fournir une éducation en langue française de haute qualité basée sur des valeurs chrétiennes solides. En 1999, il devient le premier conseil scolaire de langue française à se doter d’un cadre d’imputabilité. L’administration doit ainsi rendre compte des résultats de ses actions devant les élus du Conseil. Encore aujourd’hui, cette façon de procéder est considérée comme très innovatrice. Simultanément, le nouveau mode de financement public amène le Conseil, après une vaste consultation auprès de sa clientèle, à repenser les programmes et services offerts dans les écoles ainsi que l’emplacement de celles-ci. Il ferme certes quelques écoles, mais en construit de nouvelles afin de mieux répondre aux besoins changeants des communautés scolaires.